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Libération

Des Israéliens s'offrent le frisson à Gaza. Une agence de Jérusalem propose des excursions en territoire palestinien.

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publié le 27 avril 1999 à 0h28

Gaza, envoyé spécial.

Le cheikh de la mosquée Al-Omari jette un regard soupçonneux sur le groupe de touristes à qui il vient de dresser un rapide historique des lieux. «D'où viennent-ils?» demande-t-il discrètement en arabe. «D'Israël», lui répond le guide palestinien, qui ajoute, devant le regard médusé de son interlocuteur: «Il y a un problème?» Le chef religieux, après quelques secondes de réflexion, fait signe que non et, à l'intention des derniers visiteurs qui se dirigent vers la sortie, il lance en anglais et à haute voix: «Merci et bienvenue! Bienvenue à Gaza!» Sa surprise s'explique aisément. La dernière fois que des Israéliens ont franchi sa porte, ils appartenaient à une armée d'occupation. Depuis le début de l'autonomie, des barbelés, des murs de béton et des cartes informatisées isolent la bande de Gaza du reste du monde. De l'Etat hébreu arrivent parfois des hommes d'affaires, des journalistes et des délégations politiques. Ces personnages vont rarement flâner dans le centre-ville, et encore moins en goguette, pourvus de casquettes voyantes, la gourde en bandoulière et l'appareil photo en sautoir.

goût du risque. L'excursion est montée par une agence de Jérusalem, Psefas Cherut (Mosaïque Tour). Omer Karmon, le directeur, mise avant tout sur la curiosité et le goût du risque de ses concitoyens. Il se défend de toute démarche militante. Il ne s'est pas donné comme mission de rapprocher deux peuples et propose seulement un «produit» unique sur un marché très compé