Luxembourg, envoyé spécial.
Les quinze ministres des Affaires étrangères, réunis hier à Luxembourg, ont adopté à l'unanimité un «statut des députés au Parlement européen» qui s'appliquera à l'Assemblée issue des élections du 13 juin prochain. Désormais, tout le monde gagnera 5 677,22 euros par mois (37 240 francs), alors que les salaires variaient de un à quatre entre le député espagnol, le plus mal payé, et l'Italien, le mieux nanti. L'absence de statut empoisonne la vie parlementaire européenne depuis 1979, date de la première élection au suffrage universel. Les gouvernements de l'époque ont alors refusé de couper le cordon ombilical donnant aux députés européens le même statut et la même rémunération que les Parlementaires nationaux. Afin de corriger ces petites différences salariales, les eurodéputés se sont autorisés à gonfler artificiellement leurs notes de frais (notamment de voyage) et à détourner à leur profit les indemnités normalement destinés à leurs assistants" Avec la «vague morale» qui a submergé la Commission européenne, cette fraude organisée devenait de plus en plus indéfendable. Afin de mettre fin à ces disparités, l'Europarlement et les gouvernements ont mis les bouchées doubles depuis l'été dernier, afin de parvenir à un accord sur un statut unique avant les élections européennes du 13 juin. L'Assemblée a proposé de retenir la moyenne des rémunérations et de payer les députés sur le budget communautaire (coût de l'opération: 60 millions d'euros par an).