Ils étaient quelque deux mille personnalités de la haute
hiérarchie militaire, corps constitués, diplomates et partisans à assister, hier, à la prestation de serment de Abdelaziz Bouteflika au Club des Pins, le lieu de villégiature de la nomenklatura près d'Alger. Costume et cravate noirs, le septième président algérien, deux fois candidat malheureux à la magistrature suprême, a pu savourer un début de revanche en entendant Liamine Zeroual le féliciter pour «la confiance que le peuple lui a octroyée en toute transparence et liberté», alors que celui-ci s'était présenté pendant toute la campagne comme le garant d'une «élection libre»! Or, entretemps, les six adversaires de Abdelaziz Bouteflika se sont retirés du scrutin pour ne pas cautionner une «fraude massive» et l'Algérie a connu le scrutin le plus contesté de son histoire quand le candidat unique a été déclaré vainqueur avec un taux de participation de plus de 60%, alors qu'il n'aurait atteint que 23% selon des sources très bien informées. Symbolique d'un quinquennat qui a débuté par une levée de boucliers: les six adversaires du nouveau Président, qui dénoncent «l'illégitimité» de son élection, ont boycotté la cérémonie d'investiture. Quelles que soient les difficultés que rencontreront immanquablement les «six» pour poursuivre leur contestation et maintenir leur cohésion, Bouteflika va devoir gérer l'opposition de candidats qui, pour plusieurs d'entre eux, sont suivis par d'importants secteurs de la société. A ell