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Libération

La Palestine peut encore attendre. Prévue le 4 mai, la proclamation de l'Etat devrait être reportée.

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publié le 28 avril 1999 à 0h29

Gaza, envoyé spécial.

Lorsque Yasser Arafat veut faire adopter par ses troupes une décision douloureuse, il ne manque jamais de recourir à l'Histoire. Hier, afin de préparer son auditoire à l'inévitable, il a donc longuement évoqué la Naqba, la «catastrophe» de 1948, et a souligné le chemin parcouru en plus de cinquante ans de combat. L'ampleur du préambule était à la mesure de la tâche. Réuni à Gaza, le conseil central, le mini-parlement de l'OLP, doit en effet renoncer à une date que son leader qualifiait lui-même depuis plus d'un an de «sacrée».

Certains de ses ministres et de nombreux responsables de son mouvement, le Fatah, le poussent à proclamer l'Etat palestinien mardi comme convenu. Selon le calendrier initial, le 4 mai marque la fin de l'autonomie. L'achèvement de la phase intérimaire et l'absence d'un traité de paix définitif entre les deux peuples créent un vide juridique. Mais déclarer unilatéralement l'indépendance, en pleine campagne électorale israélienne, provoquerait une crise violente et faciliterait la victoire de Benyamin Netanyahou. Ce dernier a déjà prévenu qu'il annexera tous les territoires sous son contrôle si Yasser Arafat met sa menace à exécution.

Devant la Muntada, un ancien club sportif transformé en «palais présidentiel», les dirigeants de l'OLP traînent les pieds. «Nous ne sommes pas pressés de prendre une décision», reconnaît Yasser Abed Rabbo, le ministre de la Culture. «L'idéal serait de pouvoir retarder la pendule sans le dire», confie ave