C'est finalement Slobodan Milosevic qui a apporté, hier, un début de
réponse à l'énigme Vuk Draskovic: il a fait limoger son vice-Premier ministre et ex-opposant «pour avoir exprimé des positions contraires à celles du gouvernement» et pour «atteinte au prestige» de celui-ci. C'est formellement le président du gouvernement fédéral, Momir Bulatovic, qui a démis celui qui, depuis le week-end dernier, avait multiplié les déclarations et interviews fracassantes sans qu'on sache s'il exprimait une division au sein du pouvoir yougoslave ou une diversion de Milosevic. La personnalité même de cet ancien leader de l'opposition rallié au régime, habitué aux volte-face n'aidait pas, il est vrai, à y voir plus clair. Demandant le déploiement d'une force internationale de paix au Kosovo sous contrôle des Nations unies, Draskovic s'était aussi distingué, dimanche, en déclarant sur une chaîne de télévision belgradoise que «l'Otan n'était pas prête de s'effondrer» et que la Yougoslavie se retrouvait seule dans le conflit. Le tout en critiquant «ceux qui dirigent le pays» et les «prétendus patriotes» auxquels il demandait de «ne plus mentir au peuple».
Son limogeage inattendu va mettre fin, au moins en partie, aux interrogations qui agitaient une communauté internationale oscillant entre scepticisme et optimisme parfois forcé. A peine son limogeage rendu public, le porte-parole de l'Otan, suivi de Washington et de Londres, ont enfoncé le clou: l'Alliance l'a interprété comme «la première frac