Jérusalem, de notre correspondant.
L'Etat de Palestine ne naîtra pas le 4 mai. Le Conseil central de l'OLP, réuni à Gaza, a de facto hier reporté l'annonce solennelle à une date indéterminée. Ce jour fatidique marquera bien la fin de la première phase du processus de paix selon le calendrier établi en 1993 à Oslo, mais non le début de l'indépendance. A moins d'une semaine de l'échéance, le mini-Parlement de la centrale palestinienne a en effet décidé de ne rien faire avant la clôture des élections israéliennes dont le premier tour est prévu le 17 mai.
Pour ne pas se déjuger, ses membres, à l'issue de deux jours de discussions, ont préféré botter en touche. Ils vont officiellement poursuivre leurs débats et resteront en session jusqu'au mois de juin, sinon au-delà. Ils pourraient confier au comité exécutif, la plus haute instance de l'OLP, le soin d'annoncer la nouvelle à la communauté internationale. Depuis des mois, les dirigeants américains, russes et européens pressent Yasser Arafat de faire preuve de patience afin de ne pas bousculer la campagne israélienne et accorder ainsi une seconde victoire à Netanyahou. Il y a encore quelques semaines, le président de l'Autorité palestinienne qualifiait la date du 4 mai de «sacrée». Il a justifié hier sa volte-face par une de ces formules lapidaires dont il a le secret. «Nous n'avons pas à fonder un Etat car il existe déjà sur le terrain», a-t-il lancé devant l'assemblée. S'il se trouve bien à la tête d'une entité politique dotée d'