Pékin, de notre correspondante.
Les autorités chinoises ont attendu trois jours pour réagir fermement à la très étrange manifestation de la secte «Falun», qui s'est déroulé dimanche à Pékin. Pour la première fois depuis les événements de Tian Anmen, voilà juste dix ans, plus de dix mille personnes, ont à la surprise générale entouré en silence et dans le plus grand calme, pendant plus de treize heures, le siège du pouvoir communiste, au coeur de la capitale. Cet acte de défiance, qui a déjoué tous les contrôles de sécurité, a provoqué une sorte d'électrochoc auprès des autorités et des Pékinois.
Recherche d'identité. Dans cette Chine qui a entamé la dernière année du siècle dans une situation sociale tendue, en raison de la sortie du communisme, du contrecoup des réformes et du ralentissement économique; dans cet immense territoire où coexistent les plus grandes inégalités de revenus et une recherche générale d'identité, le pouvoir central s'efforce à tout prix de maintenir la stabilité, qui implique sa propre survie. Manifestations interdites, presse muselée, opposants arrêtés ou exilés. «C'est pourquoi l'émergence de mouvements mystiques tels que celui de Falun, dimanche, constituent une menace bien plus importante et inattendue pour le régime, que la constitution du nouveau Parti démocrate chinois», estime un professeur de sciences politiques chinois qui requiert l'anonymat.
De toute évidence le degré de mobilisation des adeptes de la secte «Falun», «la Voie de la loi de la