Menu
Libération

La guerre des clips des partis israéliens. Des ultra orthodoxes aux juifs russes, tous s'y sont mis.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 avril 1999 à 0h31

Jérusalem, de notre correspondant.

Si vous avez aimé le film, vous adorerez le parti. Tel est le dernier leitmotiv de la bataille électorale israélienne. Pour gagner, les candidats comptent moins sur les meetings ou les débats télévisés que sur leurs propres spots publicitaires. Tous, grands et petits, se transforment en maisons de production. Le Shas, acronyme des «Gardiens séfarades de la Torah», diffuse ainsi depuis mardi soir un long métrage de 75 minutes intitulé J'accuse, en français dans le texte, avec dans le rôle du Dreyfus national son leader, Arieh Deri.

Ce dernier a été condamné fin mars à quatre ans de prison ferme et à 400 000 francs d'amende pour détournement de fonds, corruption et abus de confiance. Il reste en liberté jusqu'à l'examen de son appel par la Cour suprême. Sa réhabilitation est devenue le principal thème de campagne du Shas. Devant la caméra, Arieh Deri qualifie le verdict de «cruel, brutal et inhumain», et dénonce son retentissement dans les médias. «Une telle retransmission en direct ["] est sans précédent, dit-il, à l'exception peut être des procès Eichmann et Demjanjuk.»

La comparaison, même en terme d'impact, entre un crime contre l'humanité et une affaire de droit commun fait évidemment scandale. Le conseiller juridique du gouvernement, Eliakim Rubinstein, la trouve pour le moins «regrettable» et parle d'«outrage à magistrat». Car Arieh Deri s'en prend directement à ses juges. La cassette vidéo souligne ainsi la modestie de son appartement et