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Libération

La police turque passe à tabac des avocats d'Öcalan. Inquiétudes sur le procès du leader kurde prévu le 31 mai.

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publié le 3 mai 1999 à 0h51

Istanbul, intérim.

Après le passage à tabac, vendredi par des policiers, de 6 des 16 défenseurs d'Abdullah Öcalan, les défenseurs des droits de l'homme s'inquiètent des conditions du prochain procès du leader de la rébellion kurde. La Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara a décidé vendredi, en première séance, de joindre sa procédure au grand procès qui se tiendra le 31 mai sur l'île-prison d'Imrali. C'est là, au large d'Istanbul, sur la mer de Marmara, que le chef du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) est détenu depuis son arrestation le 15 février. Pour des raisons de sécurité, il y est totalement isolé. Accusé de trahison et d'atteinte à l'intégrité territoriale de la nation, il est passible de la peine de mort. Les séparatistes sont considérés par Ankara comme responsables de la mort de près de 10 000 personnes, civils mais aussi militaires, policiers et membres des milices progouvernementales depuis les débuts de la lutte armée en 1984. Le conflit aurait fait en tout quelque 35 000 victimes. L'acte d'accusation contient aussi les «confessions» d'Öcalan, qui y reconnaît simplement avoir mené «une lutte armée sur le sol turc». Dans de précédentes déclarations publiées par la presse ­ mais non authentifiées ­ , «Apo» laissait entendre qu'il plaiderait non coupable. Ses cessez-le-feu unilatéraux décrétés en 1993, 1995 et 1998 attesteraient qu'il était partisan d'une solution pacifique au conflit, et les actes terroristes tardivement condamnés seraient l'oeuvre de ses se