Une quarantaine de prisonniers politiques à Djibouti, ainsi que dix
opposants djiboutiens à Paris solidaires de leur grève de la faim, ont décidé dimanche soir de mettre fin à leur jeûne de protestation, entamé le 29 mars. A Bagnolet, dans la banlieue parisienne, l'une des grévistes de la faim, Aïcha Dabalé, a considéré comme une «vraie victoire» ce dénouement, en soulignant que l'envoi d'une délégation de la Croix-Rouge internationale (CICR), puis d'une commission quadripartite sous l'égide de l'Observatoire international des prisons (OIP), constituait une «concession sans précédent». Les organismes humanitaires devront établir les conditions de détention et le respect du droit à un procès équitable des détenus politiques à la prison de Gabode, dont plusieurs sont incarcérés depuis dix-huit mois. Selon les opposants djiboutiens, la prison serait un mouroir pour des détenus privés d'eau, d'électricité et de soins médicaux. Deux d'entre eux ayant déjà succombé, un troisième souffrant de tuberculose, Ali Ahwa, cracherait du sang.
L'arrêt de la grève de la faim est intervenu le jour de la visite à Gabode d'un délégué du CICR, accompagné d'un médecin de son choix. Son rapport sera communiqué au gouvernement djiboutien. Puis, du 16 au 22 mai, une mission composée d'un avocat et d'un magistrat étrangers, d'un représentant de l'OIP et d'un autre de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) enquêtera à son tour à Djibouti et rendra publiques ses constatation