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Libération

GUERRE AU KOSOVO. De plus en plus de camps trop petits. Moins d'une semaine après sa construction, le camp de Cegrane, en Macédoine, est surpeuplé. Déjà ,les travaux d'agrandissement ont débuté.

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publié le 4 mai 1999 à 0h51

Cegrane, envoyé spécial.

C'était la semaine dernière un coteau en pente douce livré aux «fleurs de lait» et aux moutons. C'est aujourd'hui l'un des plus grands camps, demain assurément le plus grand camp de réfugiés de Macédoine. Un immense triangle de toiles blanc cassé qui pointe son nez vers la montagne, sa base vers les derniers lotissements de la petite ville de Cegrane, entre Tetovo et Gostivar, à 70 kilomètres au sud-ouest de Skopje.

Course Dimanche, les réfugiés étaient 12 000 ou 15 000. Personne n'en savait vraiment rien. Ils seront 20 000 aujourd'hui. «Nous nous préparons à accueillir jusqu'à 30 000 personnes, 40 000 peut-être», estimait hier un homme de l'armée allemande, maître d'oeuvre sur le camp. Cegrane, chaque jour plus grand, mais toujours trop petit, est l'illustration parfaite de la course contre la montre engagée en Macédoine par les autorités, les militaires et les ONG. Une course dont personne ne connaît la vraie distance.

Les 22 premiers bus, soit environ 2 000 personnes, sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi aux pieds des trois mosquées de Cegrane, 8 000 habitants plus 2 500 réfugiés déjà accueillis dans les familles. La provenance de ces bus? Le point frontière de Blace, entre le Kosovo et la Macédoine, à une vingtaine de kilomètres au nord de Skopje, où le flux quotidien de réfugiés ne faiblit plus depuis dix jours, au point que le représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) lançait hier ce cri d'alarme: «Nous ne savons plus que faire