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Libération

GUERRE AU KOSOVO : Quatorze pays de l'Union Européenne face au conflit (2). Aux Pays-Bas, la mobilisation «morale». Même l'extrême gauche est favorable aux frappes.

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publié le 4 mai 1999 à 0h52

Amsterdam, de notre correspondante.

Pour être politiquement correct, actuellement aux Pays-Bas, il faut être favorable à l'opération militaire en Yougoslavie. Les sondages montrent que 78% des Néerlandais approuvent les bombardements et que 68% seraient même favorables à une attaque au sol. Les seules petites manifestations qui ont eu lieu dans le pays pour critiquer la participation néerlandaise aux frappes aériennes n'ont rassemblé que des Serbes eux-mêmes" Missiles américains. Etonnant pour un pays qui se veut souvent le champion du pacifisme et n'hésite pas à dénoncer l'agressivité des grandes puissances. Dans les années 80, l'installation de missiles américains aux Pays-Bas avait provoqué les plus grandes manifestations jamais vues dans le pays, faisant descendre un million de personnes dans les rues. Aujourd'hui, les mêmes partisans de la gauche et de l'extrême gauche sont dans leur grande majorité pour les frappes de l'Otan, et le Parlement néerlandais a voté à la quasi-unanimité des voix en faveur de l'intervention en Yougoslavie. Les trois partis gouvernementaux (sociaux-démocrates, libéraux, et libéraux de gauche) n'ont affiché aucune hésitation, tandis que le parti d'extrême gauche Vert-Gauche (7% des voix) a, après un débat interne, opté, lui aussi, pour le soutien de l'opération militaire. «Les bombardements doivent se poursuivre. C'est terrible, mais nous n'avons pas le choix», a déclaré son leader, Paul Rosenmöller. Quant au tout petit parti d'extrême gauche pa