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Libération

GUERRE AU KOSOVO. Une nouvelle frappe qui dérape. Au moins 17 civils seraient morts dans le bombardement d'une route par l'Otan.

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publié le 4 mai 1999 à 0h52

Une frappe aérienne de l'Otan a une nouvelle fois mal tourné, hier

au Kosovo. Selon des sources serbes, un bus et deux voitures ont été bombardés sur une route de montagne entre Pec et le Monténégro, alors qu'ils étaient arrêtés à un contrôle de police près de Savine Vode. Au moins 17 personnes auraient été tuées et quarante-trois autres blessées. Selon des témoins, le secteur a été pilonné entre 11 h 40 et 13 heures. Hier après-midi, une enquête était en cours à l'Otan et l'on ignorait la nationalité de l'avion impliqué. «Je n'ai aucune information. Je ne peux pas dire si cela est vrai ou faux», a déclaré le porte-parole militaire, le général allemand Walter Jertz. Un communiqué devait être publié dans la soirée.

Un journaliste de l'AFP, arrivé sur les lieux dans l'après-midi, a vu huit corps déchiquetés, dont ceux de deux femmes et d'une fillette, ainsi que trois autres cadavres que des secouristes évacuaient. Miodrag Jasovic, le médecin chef de l'hôpital de Pec, a indiqué que 43 blessés ont été admis dans son établissement. Ce sont en majorité des Serbes, mais il y aurait aussi des Albanais et des Tsiganes.

Cratère. L'autobus assurait la liaison entre Dakovica et Podgorica. Il a été détruit et en partie carbonisé, mais ne semblait pas avoir été touché de plein fouet par un projectile. Un cratère de bombe était visible à une vingtaine de mètres du véhicule. L'engin utilisé semble être une cluster bomb, une arme qui disperse plusieurs dizaines de sous-munitions explosives de