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Libération

Paris refoule le Palestinien Abou Daoud. «Cerveau» de la prise d'otages de Munich, le dirigeant de l'OLP s'insurge.

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publié le 4 mai 1999 à 0h52

«Les années passent, mais toujours le passé vous rattrape»: l'homme

qui commence ainsi le dernier chapitre de son autobiographie intitulé «Pour en finir avec Munich» ne croyait sans doute pas si bien dire. Vingt-deux ans après avoir été arrêté à Paris et expulsé vers Alger, Abou Daoud, le dirigeant palestinien considéré comme le «cerveau» de la prise d'otages des athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, a été refoulé, hier, vers Tunis par les autorités françaises. Venu à Paris pour la promotion de son livre Palestine, de Jérusalem à Munich, Mohammed Daoud Odeh de son vrai nom a dû repartir vers la Tunisie à bord de l'avion qui l'avait amené à Orly. «Il a aussitôt été intercepté par la police de l'air et des frontières», raconte Marie Cayrade, l'attaché de presse de la maison d'édition. Au ministère de l'Intérieur, on se borne à expliquer que «l'arrêté d'expulsion de 1977, qui n'a pas été abrogé depuis, l'a fait entrer automatiquement dans le fichier des personnes recherchées» et qu'il n'a pu pénétrer en France «en raison de son signalement dans le fichier de Schengen».

C'est aussi ce que ce ministère a signifié à son éditeur dans une lettre datée du 30 avril mais reçue par fax seulement hier, pratiquement à l'heure où l'avion d'Abou Daoud atterrissait à Paris. Ce fax répondait à une lettre de la maison d'édition informant le 8 avril ­ c'est-à-dire il y a trois semaines ­ le directeur adjoint du cabinet de Jean-Pierre Chevènement de sa volonté d'«inviter