EN MACÉDOINE
Carola Reiche, anesthésiste à la Croix-Rouge allemande «Un état psychologique préoccupant»
«Il existe une grande différence avec les situations que j'ai connues, au Rwanda par exemple: l'état sanitaire des réfugiés. Ce n'est pas le tiers monde, ici. Là-bas, nous étions confrontés à des problèmes de famine, de choléra. Ici, les gens sont dans un état de santé acceptable. Nous trouvons très rarement des enfants en état de malnutrition. En revanche, leur état psychologique est plus préoccupant. En Afrique, c'était comme si les gens étaient habitués aux catastrophes, fatalistes. Ici, ils sont souvent apathiques ou hystériques. De ce point de vue, l'existence de clôtures autour du camp n'arrange rien: les gens ont l'impression d'être prisonniers. Mais nous pouvons faire du bon travail, nous appuyer sur les structures de santé existantes, même si, au début, les relations avec les autorités macédoniennes étaient compliquées. Et l'émoi dans les pays occidentaux est beaucoup plus fort. Les donations en faveur de la Croix-Rouge ont augmenté de manière spectaculaire, très vite. Nous savons que, très rapidement, nous pouvons avoir des moyens.»
Jonathan Brock, médecin à MSF Hollande «Difficile de mettre en place une surveillance efficace»
«Ici, les réfugiés souffrent de maladies chroniques, diabète, épilepsie, maladies cardio-vasculaires, beaucoup plus que dans les autres camps que j'ai connus, notamment en Afrique. Leur niveau d'exigence, surtout, est différent, car la prise en