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Libération

GUERRE AU KOSOVO.Les réfugiés dévalisés par la mafia et ballottés dans des camps surpeuplés.

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publié le 6 mai 1999 à 0h53

Kukës, Skopje, envoyés spéciaux.

Après la déportation du Kosovo, la mafia. Mardi soir, des hommes armés ont attaqué le poste-frontière de Morina, dans le nord de l'Albanie, et ont volé tout ce qu'ils ont trouvé: rations alimentaires et couvertures destinées aux nouveaux arrivants du Kosovo. A deux reprises dans la même journée, des réfugiés albanais du Kosovo, qui descendaient la petite route de montagne conduisant de Morina à Kukës, se font fait dépouiller, y compris de leur tracteur, par des bandes armées. Kukës, aujourd'hui, attire toutes les convoitises. «Nous avons engagé un maximum de forces de police pour garder le contrôle de la situation, dit Bruka Shefqed, le chef du district de Kukës, mais nous manquons d'hommes, de voitures, de radio.» Un euphémisme dans une région où l'autorité de l'Etat albanais est chancelante. Le chef de district, lui, s'inquiète surtout des risques de déstabilisation,que fait courir, selon lui, «l'infiltration d'agents serbes parmi les réfugiés».

Le HCR débordé. Chaque jour, à Kukës, le message se fait plus pressant: les réfugiés kosovars doivent quitter cette ville située près de la frontière yougoslave. Ray Wilkinson, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a même évoqué hier la possibilité de fermer les camps. Plus de 100 000 réfugiés s'entassent en effet dans cette ville qui n'en comptait que 20 000 avant le début du conflit. Les routes, les infrastructures sanitaires, qui étaient déjà en mauvais éta