Londres, de notre correspondant.
Tony Blair a passé hier son premier test électoral depuis son arrivée au pouvoir, il y a deux ans et cinq jours. Non seulement Gallois et Ecossais élisaient leur Parlement autonome, mais encore près de 13 000 conseillers locaux devaient être renouvelés pour ce «Super Thursday» (super jeudi). Le premier ministre britannique, qui continue de battre tous les records de popularité, n'était guère inquiet de l'issue du scrutin qui devait confirmer la réorganisation constitutionnelle du Royaume-Uni, promise et menée à bien par les travaillistes. Aux Assemblées locales créées par Blair dans les trois nations ou provinces du Royaume, Irlande du Nord, pays de Galles et Ecosse, s'ajoutent une refonte de la Chambre des lords et la création d'un maire à Londres.
Hier, dans une interview au Financial Times, le secrétaire d'Etat chargé de ces réformes, sir Richard Wilson, expliquait que ce grand Meccano constitutionnel était sans précédent depuis cent cinquante ans. Les Parlements autonomes doivent ainsi élire leurs gouvernements, dotés de très larges prérogatives, et, d'ici à l'an 2000, Londres aura transféré l'ensemble de ses pouvoirs, à l'exception de la diplomatie, de la défense et de la politique économique nationale, à Edimbourg, Cardiff et Belfast. Le Parlement d'Ecosse détient, de plus, des pouvoirs limités de lever l'impôt.
Paradoxalement, sur place, la campagne pour ces Parlements «historiques» a soulevé peu de passions. Peut-être parce qu'Ecossai