Six semaines après le début des frappes alliées sur la Yougoslavie,
l'Otan a assuré, hier, avoir neutralisé au Kosovo 20% des «forces lourdes» serbes (chars et artillerie), tout en reconnaissant que le «nettoyage ethnique» se poursuivait. Ce chiffre paraît bien faible après plus de 17 000 sorties aériennes et alors que l'Alliance avait assuré fin mars n'avoir besoin que de quelques jours pour réduire à néant les forces serbes. Selon certains observateurs à Bruxelles, cette annonce peut permettre à l'Otan de justifier auprès d'opinions publiques impatientes la nécessité de poursuivre ses bombardements sur plusieurs semaines encore. Les avions de l'Alliance ont aussi détruit plus de la moitié des stocks de munitions des forces armées serbes au Kosovo, a précisé le général allemand Walter Jertz, porte-parole militaire de l'Alliance, en assurant que le moral de l'armée serbe souffrait de ces attaques. «Elle cherche maintenant plus à se défendre qu'à agir», a-t-il souligné. Selon des estimations de l'Otan, les forces serbes au Kosovo ou dans ses environs comprennent environ 40 000 hommes dotés de quelque 300 chars. Le général Jertz a précisé qu'au cours des dernières semaines plus de «300 engins militaires», incluant des chars, des pièces d'artillerie, des véhicules blindés et des camions, avaient été touchés. 200 d'entre eux faisaient partie des «forces lourdes» de l'armée serbe. Huit postes de commandement et tous les ponts sur le Danube sauf deux, soit 29 en tout, ont été démo