Amsterdam, de notre correspondante.
Lorsque, le 25 mai 1993, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait la résolution 827 qui établissait un Tribunal pénal international (TPI) pour les crimes commis en ex-Yougoslavie, de nombreux commentateurs ont cru voir dans ce geste une manière pour la communauté internationale de laver sa conscience, à défaut d'avoir su éviter les massacres en Bosnie. Six ans plus tard, le scepticisme ambiant a fait place à une reconnaissance de l'autorité indiscutable de ce tout jeune organe de l'ONU.
Au moment où des massacres sont perpétrés au Kosovo, le TPI fonctionne. Il a mis en accusation 55 personnes, en a acquitté une, condamné six en première instance, dont cinq sont en cours de procédure d'appel. Le sixième, le Croate Erdemovic, purge sa peine en Norvège. Neuf autres sont en train d'être jugés. La sentence du Croate Alesovski devrait être rendue aujourd'hui. Après des années de frustration pendant lesquelles le TPI menait des enquêtes et accusait les gens sans pouvoir les juger, la prison dont le tribunal dispose à Scheveningue, aux Pays-Bas, n'est désormais plus assez grande pour héberger les 26 détenus, et deux d'entre eux doivent être gardés dans des prisons néerlandaises.
Budget décuplé. Alors que tous les budgets de l'ONU étaient soumis à une cure d'austérité, celui du TPI a été décuplé en cinq ans, passant de 10 millions de dollars en 1994 à 94 millions pour l'année 1999. Son personnel s'élève aujourd'hui à 730 ressortissants d'une soixanta