Bonn, de notre correspondante.
Une étape a été franchie hier sur le chemin d'une possible issue politique à la guerre contre la Serbie. Pour la première fois depuis le début des frappes, les principaux pays de l'Otan et la Russie se sont mis d'accord sur les grandes lignes d'un processus de paix qui serait garanti par le déploiement d'une force internationale au Kosovo. Les ministres des Affaires étrangères du G8 (les sept pays les plus industrialisés, Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada, plus la Russie), réunis près de Bonn à l'initiative de l'actuelle présidence allemande, ont arrêté sept principes qu'ils entendent coucher dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU: arrêt «immédiat et vérifiable» de la violence au Kosovo, déploiement au Kosovo d'une «présence internationale civile et de sécurité efficace», «établissement d'une administration intérimaire au Kosovo», retour libre de tous les réfugiés, établissement d'un «autogouvernement substantiel» du Kosovo, tenant compte de l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie et assurant la démilitarisation de l'UCK, et enfin développement économique et stabilisation de l'ensemble de la région.
La Russie, avocate des intérêts de la Serbie, a accompli un pas important en ne posant aucun préalable à cette résolution. «Les Russes ont accepté le texte sans avoir aucune garantie écrite qu'on arrête les bombardements», soulignait-on hier du côté français. Le ministre allema