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Interview

GUERRE AU KOSOVO. Louise Arbour, procureur du TPI pour l'ex-Yougoslavie: «Il faut poursuivre les arrestations». Elle veut que la justice persévère en Bosnie pour dissuader les crimes au Kosovo.

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publié le 7 mai 1999 à 0h54

Louise Arbour, la procureur du Tribunal pénal international pour

l'ex-Yougoslavie (TPIY), a reçu hier du gouvernement français des «documents confidentiels» sur l'action des forces serbes au Kosovo, des photographies aériennes portant sur l'action des forces militaires et paramilitaires. Une «coopération» qui tranche avec les tensions de la fin 1997 entre cette juriste canadienne de 52 ans, véritable «Dame de fer» du droit international, et les autorités françaises. De passage à Paris, elle explique à Libération son action au Kosovo.

Quelle est selon vous l'importance de ces documents que vous a remis la France?

Je ne peux encore rien dire sur l'importance des documents ­ nos analystes doivent les examiner ­, mais je peux parler de l'importance du geste: c'est un signe très positif de la volonté de nous donner accès d'une manière rapide aux informations.

Quelle est votre méthode de travail au Kosovo?

Nous devons travailler en temps réel. Il y a non seulement l'ampleur de ce qui se produit, mais aussi une attente tout à fait justifiée de la communauté internationale. Nous avons lancé deux processus parallèles. D'un côté, le recueil des informations qui nous viennent des réfugiés: les informations s'accumulent chaque jour de manière sans précédent par leur volume, leur intensité, et nous en verrons, à l'analyse, la cohérence. C'est monumental. Mais il ne fallait pas se laisser envahir par le besoin de recueillir les histoires des réfugiés, et abandonner la partie la plus difficile