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Libération

GUERRE AU KOSOVO. Rugova obsédé par «un Kosovo vide». A Rome, le leader modéré kosovar a approuvé les principes élaborés par le G8.

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publié le 7 mai 1999 à 0h54

Tenu éloigné du public pendant vingt-quatre heures, Ibrahim Rugova,

arrivé mercredi à Rome avec sa famille, a finalement rencontré la presse hier après-midi. Auparavant, le leader modéré kosovar avait été reçu par les représentants de l'Etat italien, l'envoyé spécial du président Bill Clinton, Christopher Hill, et s'était entretenu par téléphone avec Robin Cook et Madeleine Albright. Selon certaines sources, Washington aurait expressément demandé aux autorités italiennes de pouvoir parler avec Ibrahim Rugova avant de le laisser répondre aux questions des journalistes. La secrétaire d'Etat Madeleine Albright aurait ainsi voulu s'assurer que le président de la Ligue démocratique du Kosovo n'exigerait pas la cessation des bombardements.

«Homme de paix». Hier, contrairement à ce qu'il avait déclaré à Belgrade à l'issue de son entretien controversé avec Slobodan Milosevic, Ibrahim Rugova ne s'est effectivement pas prononcé pour une suspension unilatérale des frappes de l'Otan. «Je suis un homme de paix, de résistance non-violente», s'est-il contenté de souligner, avec un sourire amer. Obsédé par la vision d'«un Kosovo vidé de sa population», le président kosovar a approuvé les principes élaborés par le G8 à Bonn: «Il faut l'installation d'une force internationale de paix au Kosovo, y compris de l'Otan et d'autres pays, et, comme première chose, le retrait des forces serbes. Il faut créer les conditions pour le retour de tous les citoyens albanais du Kosovo mais aussi les Serbes qui