Stockholm de notre correspondant régional.
Les temps ont bien changé. de Dans les années 80, les sociaux-démocrates danois s'étaient fait, au sein de l'Otan, une spécialité de la politique des footnotes (post-scriptum). Par leurs annotations perpétuelles, ils entendaient protester contre la stratégie nucléaire de l'Alliance et se garder de la présence de troupes étrangères sur leur sol. Difficile de concevoir que les mêmes, aujourd'hui au pouvoir, se démènent pour être les plus loyaux et les plus proaméricains des membres de l'Otan. Quatre Danois sur cinq approuvent l'action de l'Otan, 44% approuveraient l'envoi de troupes terrestres et 31% s'y opposent. Et les trois quarts de la population, enfin, trouveraient normal que des Danois participent aux actions au sol.
Amour. «L'opinion a changé lentement pendant la guerre froide, après une période plutôt pacifiste, observe Bertil Heurlin, directeur de recherche à l'Institut danois des affaires internationales. Aujourd'hui, l'engouement pro-Otan atteint un pic inégalé. Le Danemark militarise de plus en plus sa politique étrangère, ce qui est très inhabituel pour un petit pays. Mais il essaie de se positionner en Europe du Nord. Et il joue cette carte-là.»
Cet amour est né loin de Copenhague, au Groenland, territoire autonome administré par la couronne danoise. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Danemark avait été envahi par les Allemands, et le Groenland coupé de sa mère patrie. Avec l'aval danois, les soldats américains avaient