1) L'accord de Bonn entre les Occidentaux et la Russie permet-il
d'envisager une issue au conflit?
Il faut une bonne dose d'optimisme pour penser que l'accord de Bonn, jeudi, entre les ministres des Affaires étrangères du G8 ouvre la voie à la fin du conflit dans un délai rapproché. Ce serait, en fait, miser sur un sursaut de réalisme de Milosevic, qui, constatant son isolement total sur la planète et le ralliement de fait de la Russie aux principales conditions de l'Alliance atlantique, choisirait de limiter la casse. Ce serait effectivement un choix rationnel, l'accord de Bonn ayant atténué les conditions initiales de l'Otan tout en lui permettant, au bout du compte, de se maintenir au pouvoir. Cet accord «devrait être aussi un bon plan pour Milosevic s'il lui reste un brin de raison», a d'ailleurs admis vendredi le secrétaire général de l'Otan, Javier Solana, qui a ajouté: «On ne peut pas compter là-dessus"» Rien n'indique en effet que Belgrade soit en train de changer de cap: les timides signaux envoyés officieusement sont jugés «insuffisants» par les Occidentaux, qui s'attendent chaque jour à une nouvelle «initiative» du leader serbe à destination des opinions occidentales. «On s'est trop fait avoir par Milosevic depuis dix ans», commente un diplomate méfiant.
Pour l'heure, en tout cas, pas de trêve: les bombardements de l'Otan continuent et sont même intensifiés. De fait, le processus de Bonn est largement déconnecté de la réalité de la guerre. Il s'agissait surtout, pour