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Libération

Putsch surprise en Guinée-Bissau.La paix était revenue depuis novembre. Une junte chasse le président Vieira.

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publié le 8 mai 1999 à 0h55

Dakar de notre correspondante.

L'heure de la retraite a sonné pour le président bissauguinéen. A l'issue d'affrontements qui se sont déclenchés dans la nuit précédente, les militaires insurgés se sont emparés, vendredi, de la capitale. La garde présidentielle n'a pu résister aux assauts de la junte dirigée par le général Mané. Et le président Vieira a pris la fuite. Après s'être rendu à l'ambassade du Sénégal, Nino, comme l'appellent ses concitoyens, a trouvé refuge à l'ambassade du Portugal, selon le ministère portugais des affaires étrangères.

Signe de la violence des combats qui ont secoué Bissau, un bilan provisoire fait état de 70 morts. Et l'hôpital était rempli de blessés, selon la Croix-Rouge. Par ailleurs, des rebelles ont attaqué, par des tirs de roquette, le centre culturel français qui servait d'ambassade, croyant y trouver le président déchu. Ils ont ainsi déclenché un incendie et obligé tous ses occupants à en sortir. Les dix commandos chargés de la sécurité ont alors été désarmés, puis escortés à la mission diplomatique portugaise avec les autres fonctionnaires de l'ambassade.

Cette brusque escalade de la violence a surpris. Car la paix était revenue dans ce pays démuni d'Afrique de l'Ouest qui compte à peine plus d'un million d'habitants. Les populations qui avaient fui Bissau après le déclenchement du conflit en juin dernier étaient retournées dans leurs foyers ou ce qu'il en restait. Et surtout, conformément à l'accord d'Abuja signé en novembre, une force d'in