Trois coups d'Etat en l'espace d'un mois les 9 et 30 avril au Niger et aux Comores, vendredi dernier en Guinée-Bissau attestent des difficultés de la «seconde indépendance». Ainsi avait été surnommé, en Afrique, le raz-de-marée contestataire en faveur d'une démocratisation au début des années 90. Comme trente ans auparavant, lors de «l'indépendance cha-cha» qui, en 1960, marqua dans l'euphorie la fin de la colonisation, l'espoir d'une émancipation a été déçu pour le plus grand nombre sur le continent. Même là où le plein exercice de la souveraineté internationale n'a pas été un leurre, ses fruits pour les populations ont été souvent défendus ou amers. De même, à une génération d'intervalle, la mise à niveau démocratique pour une «bonne gouvernance» n'a pas tenu ses promesses d'un mieux-être général. Au point que, sur place, la seconde vague des coups d'Etat ne suscite aucun sursaut pour la défense des nouvelles libertés. Quant à la communauté internationale, tout à la défense de ses valeurs dans les Balkans, elle se contente de la «suspension» de son aide et de condamnations de pure forme.
Niger, l'«alternance» au bout du fusil
Résonnant comme les trois coups d'un retour sur scène, les putschs au Niger, aux Comores et en Guinée-Bissau ont valeur de symbole. Lorsque, à l'aéroport de Niamey, des éléments de la garde présidentielle ont fauché par deux rafales de mitrailleuses le général-président Ibrahim Baré «Maïnassara» (qui signifie, en haussa, «le victorie