Moscou de notre correspondante
Alors que le président Chirac est attendu aujourd'hui à Moscou, la Russie se trouve à nouveau au bord de la crise politique. L'opposition menace le président d'une procédure de destitution et ulcéré, Boris Eltsine semble prêt à tout pour empêcher un tel affront. La situation se présente mal pour le chef de l'Etat. D'après les calculs en cours, l'une des cinq charges retenues contre lui pourrait recueillir les deux tiers des voix à la Douma, ce qui, selon la Constitution, suffit à enclencher la procédure d'«impeachment» (le même mot en russe). Il s'agit de l'accusation portant sur la responsabilité d'Eltsine dans la guerre de Tchétchénie (1994-1996). Les autres charges (lire encadré) n'ont aucune chance de passer.
Les communistes, premier parti à la Douma et qui sont à l'origine de la procédure, vont les voter. Mais le parti d'opposition libéral Iabloko, dont les 46 députés vont jouer un rôle pivot, les rejettent, les jugeant totalement «politiques». Le débat qui s'ouvre demain à la Douma et devrait déboucher sur un vote samedi, pourrait donc être décisif. En avril dernier, Eltsine avait déjà enjoint la Douma de se prononcer au plus vite sur l'«impeachment» afin de ne pas faire durer un suspense qui l'humilie. Mais les députés avaient reculé. Cette fois le président semble déterminé à en finir d'une façon ou d'une autre.
Pourtant, même si la Douma lançait la procédure, celle-ci n'a pratiquement aucune chance d'aboutir. La Cour suprême puis la Cour