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Libération

GUERRE AU KOSOVO. Le suicide annoncé de l'UEO. La guerre souligne l'apathie de cette organisation qui sera absorbée par l'UE.

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publié le 12 mai 1999 à 0h58

L'Union de l'Europe occidentale (UEO) va disparaître et ce sera sans

doute là sa contribution la plus utile à la construction d'une Europe de la défense. Seule organisation du continent compétente en la matière, créée cinq ans avant le Marché commun et totalement indépendante de l'Union européenne, l'UEO est restée dans les limbes de l'histoire.

Réunis, lundi et mardi à Brême (Allemagne), les ministres des Etats membres ont tiré le bilan de cinquante et un an de torpeur: l'UEO va, à terme, se fondre dans l'UE. C'est le ministre belge de la Défense, Jean-Pol Poncelet, qui a finalement délivré le constat de décès: «Elle s'est suicidée par son inactivité au Kosovo.»

Une seule mission. L'UEO existe pourtant. Pour la trouver dans ses oeuvres, il faut se rendre à Tirana, la capitale albanaise. Dans une maison discrète, à deux pas de la télévision nationale, quelques dizaines de policiers européens, commandés par un colonel de la gendarmerie française, s'occupent de «conseil et formation» pour le compte de la police locale. C'est la seule mission actuelle de l'UEO. A Brême, les ministres viennent de s'entendre pour qu'elle s'occupe aussi un peu d'aide au déminage en Croatie, où neuf officiers seront envoyés.

Au début des années 90, l'organisation avait toutefois connu un petit «coup de feu»: déminage dans le détroit d'Ormuz (1987-1988), embargo maritime et déminage dans le Golfe (1990-1991), contrôle des sanctions imposées à la Serbie sur le Danube et en Adriatique (1993-1996) puis cré