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GUERRE AU KOSOVO : Quatorze pays de l'Union européenne face au conflit (9) Tony Blair s'en va-t-en-guerre. Les Britanniques sont déterminés, mais jusqu'à quand?

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publié le 12 mai 1999 à 0h58

Londres de notre correspondant

Margaret Thatcher eut les Malouines, Tony Blair a le Kosovo. Le Premier ministre britannique, pacifiste au début de sa carrière politique, s'est engagé corps et âme dans la guerre des Balkans, présentée comme une croisade entre le bien et le mal. Parmi tous les leaders occidentaux, Blair est apparu depuis deux mois comme le plus déterminé, le plus va-t-en-guerre, sûr de son bon droit et de sa mission. «Ma génération ne pensait jamais revoir de pareilles scènes en Europe, expliquait-il récemment aux généraux de l'Otan. Notre tâche est vraiment simple et notre volonté d'y mettre fin absolue et totale.» Les mots de Blair traduisent cette idée de croisade. Milosevic est un «dictateur brutal, génocidaire», «sa machine à tuer doit être écrasée».

Leader de l'Europe. Cette absolutisme moral thatchérien sinon churchillien parait être partagé par les Britanniques qui ont très largement évité les débats continentaux sur l'intervention occidentale dans les Balkans. Malgré les bourdes de l'Otan, le soutien à l'opération est resté, dans une Grande-Bretagne atlantiste, indéfectible. Le dernier sondage réalisé pour le Mail on Sunday, juste avant le bombardement de l'ambassade de Chine, montrait toujours que 70% des Britanniques estimaient «juste» la participation aux frappes en Yougoslavie, sans changement notable depuis le début de l'opération. 51% se disent favorables à l'envoi de troupes au sol contre 40% qui y sont opposés. Avec de pareils sondages largemen