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Libération

La face cachée du pouvoir burkinabé Bon élève du FMI , le pays est secoué par le meurtre d'un journaliste.

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publié le 12 mai 1999 à 0h58

Sous le bon docteur Jekyll perce à nouveau l'inquiétant mister Hyde.

Bien qu'il soit arrivé au pouvoir en 1987 en faisant assassiner par ses gardes du corps le capitaine Thomas Sankara, son frère d'armes à la tête du Burkina Faso, Blaise Compaoré a été par la suite considéré comme un dirigeant modèle de la nouvelle génération, très apprécié par la France officielle mais, aussi, par les nombreuses ONG travaillant dans la «République des hommes intègres» au Sahel. Aux yeux du FMI et de la Banque mondiale, il est l'un des meilleurs élèves de la «bonne gouvernance». Or, la face cachée de son régime vient d'être révélée à travers l'affaire Norbert Zongo, du nom du journaliste assassiné pour avoir enquêté à l'ombre du palais présidentiel. Rendu public vendredi dernier, le rapport d'une commission d'enquête indépendante éclaire l'envers du décor d'une présidence, Etat dans l'Etat, salle de tortures et placard à fantômes.

A l'origine, ce n'est qu'un vol, même si la somme est importante. Le 4 décembre 1997, David Ouedraogo est arrêté par des membres de la Garde présidentielle. Chauffeur de François Compaoré, le frère cadet du chef de l'Etat, il aurait dérobé avec la complicité de trois employés de maison près de 200 000 francs à l'épouse du «petit président». Les quatre suspects sont embarqués au Conseil de l'entente, plusieurs bâtiments dans le périmètre de la présidence servant de caserne à la garde de Blaise Compaoré. Celui-ci est aussitôt informé de ces arrestations, comme l'admett