Les Alliés refusaient d'accorder hier le moindre crédit à Belgrade
sur le rappel annoncé d'une partie des troupes serbes déployées au Kosovo, exigeant toujours un «retrait total» et surtout «vérifiable». «Quand nous saurons que toutes les forces serbes partiront, nous les laisserons partir», a assuré hier le porte-parole de l'Otan, Jamie Shea, en précisant qu'un retrait du Kosovo de l'ensemble des forces yougoslaves ne devrait pas excéder une semaine. D'ici là, les manoeuvres diplomatiques continuent et la Chine a réussi le tour de force d'en devenir le pivot. Hier absente des discussions sur la crise des Balkans, elle est maintenant sur l'agenda de tous les leaders occidentaux, mortifiés par le bombardement par erreur, samedi, de son ambassade à Belgrade par les forces de l'Otan.
Alors que le chancelier allemand, Gerhard Schroeder, gagnait hier Pékin pour convaincre la Chine de ne pas «entraver les efforts de paix», le président américain, Bill Clinton, tout confus, se disait prêt à parler personnellement à son homologue chinois lorsque ce dernier «sera prêt et jugera approprié et utile» de recevoir un appel téléphonique. Arrivé lundi à Pékin pour tenter lui aussi d'apaiser les autorités chinoises, l'émissaire russe Viktor Tchernomyrdine n'est certes pas parvenu à convaincre ses interlocuteurs d'accepter dans l'immédiat un dialogue à l'ONU sur un règlement politique au Kosovo. «La condition préalable (pour des négociations) est un arrêt immédiat des frappes de l'Otan, sinon