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Libération

Israel: Barak chasse sur les terres de Bibi.Le leader travailliste courtise les juifs russes, pro-Netanyahou.

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publié le 14 mai 1999 à 0h59

Tel-Aviv envoyé spécial

Lundi, rencontre avec les nouveaux émigrants russes à Ashkelon (sud d'Israël). Mardi, réunion publique avec des juifs géorgiens de Richon-le-Zion (centre). Mercredi, discours devant d'autres communautés juives originaires de l'ex-URSS à Jérusalem et à Tel-Aviv" Parce qu'ils sont devenus l'enjeu dominant de cette fin de campagne, ceux que l'on appelle abusivement les juifs russes ­ beaucoup sont aussi originaires d'Ukraine et d'autres Etats de l'ex-Union soviétique (1) ­ font l'objet de toutes les attentions du leader travailliste Ehud Barak. Mercredi soir, à Tel-Aviv, il rencontrait les juifs du Caucase et d'Asie centrale à la Maison du soldat. Un cadre bien choisi. Car c'est le militaire Ehud Barak, l'ancien chef de guerre, héros de Tsahal et «homme le plus décoré d'Israël», qui est venu parler. Pas le leader travailliste. A tel point que l'on pouvait se demander si le candidat Barak défendait encore les couleurs du parti qu'il dirige.

Pragmatisme électoral. Il y a du Janus dans cet homme. Comme le dit avec franchise un jeune militant russe du Parti travailliste, «ici, on met en avant l'homme et on escamote le parti». La raison, il la donne aussi: «Les nouveaux émigrants ne veulent pas entendre parler de tout ce qui rappelle le socialisme.» Pragmatisme électoral oblige, Ehud Barak fait donc campagne pour lui-même. C'est tout. Et pour l'instant cela marche plutôt bien, puisqu'il totalise, selon les derniers sondages, pas moins de 12 points d'avance sur