Moscou de notre correspondant
Après le licenciement sec du Premier ministre Primakov par le président russe mercredi, les députés, sans mollir, s'attaquaient hier à la destitution du président russe. Annoncé depuis des mois, retardé, le débat sur l'impeachment de Boris Eltsine, instruit sous l'impulsion des communistes, a donc commencé hier à la Douma (Chambre basse du Parlement). Au lendemain même du limogeage d'Evgueni Primakov, alors que la nomination de ce dernier au poste de Premier ministre, il y a neuf mois, avait reçu le soutien des communistes. La discussion se poursuit aujourd'hui, et le vote à main levée, ce qui évitera les dérobades doit intervenir samedi.
Sur les cinq chefs d'accusation élaborés par l'opposition communiste, un seul est susceptible de réunir les deux tiers (300) des voix nécessaires: celui qui rend le chef de l'Etat responsable et coupable de la guerre en Tchétchénie. Avec les voix annoncées du parti d'opposition libérale Yabloko et quelques suffrages de députés indépendants, le compte serait bon. Or le vote d'une seule charge suffit à prononcer l'impeachment, qui doit alors être transmis à la Cour constitutionnelle, à la Cour suprême, puis, en cas d'avis favorable, être enfin voté par la Chambre haute du Parlement, qui réunit les gouverneurs.
Hier, dix-sept d'entre eux, dont le général Lebed, gouverneur de la région de Krasnoïarsk, ont, dans une déclaration commune, demandé aux députés de renoncer à la procédure de destitution. Et, dans ce text