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Libération

Un président de consensus pour l'Italie.Grand commis de l'Etat, Carlo Ciampi a beaucoup oeuvré pour la lire.

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publié le 14 mai 1999 à 1h01

Rome de notre correspondant

Le nouveau président de la République italienne n'a jamais été candidat à rien. Carlo Azeglio Ciampi, le nouveau locataire du Quirinal, élu à une large majorité hier, n'a en effet entamé sa carrière politique qu'en 1993, à 73 ans, propulsé directement chef du gouvernement. N'ayant jamais exercé de mandat politique, ce grand commis de l'Etat, réservé et un peu gris, n'était en rien prédestiné à devenir l'une des personnalités les plus marquantes de l'histoire récente de l'Italie. L'un des seuls responsables capables de réunir autour de leur nom un large consensus populaire et d'inspirer le respect à l'ensemble de la classe politique. Hier, même la centaine de grands électeurs qui n'ont pas voté pour lui ont tenu à saluer sa «grande dignité», tandis que l'opposition de droite soulignait que le nom de Ciampi était le plus rassembleur et susceptible d'éviter d'éventuels scrutins à répétition malvenus en temps de guerre au Kosovo.

En fait, Ciampi a souvent fait office de gardien des intérêts de la République. D'abord en tant que gouverneur de la Banque d'Italie, où, pendant quatorze ans, ce fils d'opticiens toscans, entré par hasard dans l'institution après une éducation chez les Jésuites et des études classiques (doctorats de droit et de lettres), fut une sorte de «père la Rigueur», toujours prêt à rabrouer les divers gouvernements qui creusaient allégrement les déficits. En septembre 1992, il n'hésite d'ailleurs pas à claquer la porte lorsque le chef