Environ 2 700 plaintes ont été déposées hier à Francfort contre la
Dresdner Bank, demandant près de 2 milliards d'euros de dommages et intérêts au nom de 22 000 anciens détenus polonais des camps de concentration, a annoncé l'un de leurs avocats allemands, Dieter Wissgott. Il s'agit d'obtenir réparation pour la «privation de liberté» imposée à ces 22 000 survivants, regroupés dans l'Association polonaise des anciens détenus politiques des prisons et des camps de concentration nazis.
Dresdner Bank, troisième banque privée allemande, «porte une part de responsabilité considérable, puisqu'elle était à l'époque la principale banque de financement des nazis», explique l'avocat. «Le volume total des demandes de dommages et intérêts est chiffré par les plaignants à environ 5,4 milliards de marks», soit 2,7 milliards d'euros. Une somme qui correspond aux dommages et intérêts réclamés à la Dresdner, mais aussi à des firmes, comme Daimler-Chrysler ou Siemens, contre lesquelles des procédures ad hoc sont engagées.
Dans une lettre adressée à la Dresdner Bank, les défenseurs des plaignants n'excluent pas un règlement extrajudiciaire. Avant même le dépôt des plaintes, «la Dresdner Bank a rejeté les demandes», en argumentant, «entre autres, ne pas être sûre d'être le successeur en droit de la Dresdner Bank de l'époque nazie», selon les avocats, qui ont vu là une marque de «mépris» envers les survivants.
Un porte-parole de la Dresdner Bank, Stefan Lutz, a assuré qu'il n'avait pas encore connai