Korisa était une «cible militaire légitime», s'est contentée
d'expliquer l'Otan, à la suite du bombardement de ce village kosovar dans la nuit de jeudi à vendredi (Libération du 15 mai 1999). Pour l'Otan, il ne s'agit donc pas d'une erreur, même si «elle regrette profondément que cette attaque ait fait, accidentellement, des victimes civiles». Selon un bilan provisoire, rendu public samedi par les autorités serbes, le bombardement aurait fait 87 morts et 78 blessés. Il s'agirait, pour l'essentiel, d'Albanais du Kosovo qui dormaient dans la cour d'une ferme.
Le porte-parole de l'Otan, Jamie Shea, a accusé les autorités yougoslaves de n'avoir «pas de scrupules à utiliser des civils comme boucliers humains». De son côté, le secrétaire d'Etat britannique à la Défense, John Spellar, a estimé qu'il était «de plus en plus probable» que des civils aient été placés délibérément sur le site de Korisa par les forces serbes. «Il existe une stratégie bien définie mise en place par les Serbes, qui utilisent des boucliers humains pour obliger l'Otan à arrêter ses bombardements», a également indiqué un responsable anonyme de l'UCK à
Tirana (Albanie). «Il y aura d'autres Korisa», a-t-il prédit. «Nous savons que les boucliers humains constituent un danger bien réel», a affirmé le général Wesley Clark à Tirana. «Nous prévoyons d'intensifier la campagne aérienne», a conclu le patron des forces de l'Otan.
Trois jours après les faits, il reste difficile de savoir dans quelles circonstances exactes pl