Alors que l'Algérie officielle s'est installée dans un silence
pesant depuis l'élection d'Abdelaziz Bouteflika, le 15 avril, l'opposition a rendu public, vendredi, un «manifeste des libertés pour la démocratie». Les représentants de Hocine Aït Ahmed et Abdallah Djaballah (absents pour raison de santé), Mouloud Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Youcef El Khatib et Mokdad Sifi ont paraphé, au cours d'une conférence de presse, un texte de deux pages affirmant que «l'inexistence des libertés, la négation des mécanismes démocratiques et le mépris de la volonté populaire sont à l'origine des fractures politiques, sociales et culturelles, et empêchent toute perspective de sortie de l'impasse politique et sécuritaire actuelle». Un mois, jour pour jour, après s'être collectivement retirés de la course à la veille du scrutin «pour ne pas cautionner une fraude massive», les six adversaires de Bouteflika soutiennent que «le développement économique, le bien-être social et la paix ne sont possibles que par l'élargissement des libertés et le respect des droits de l'homme, par la cohésion entre la société et l'Etat».
Formulant treize revendications, ce manifeste constitue une sorte de Smic démocratique entre un groupe très hétéroclite. Mais ces personnalités, en dépit de leurs divergences et d'une manière dissemblable de se situer face au pouvoir, tentent de maintenir, et d'élargir, la mobilisation en faveur du «changement» qui s'était exprimée pendant la campagne. Elles insistent donc sur «la néce