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Libération

Visite historique du président iranien en Arabie Saoudite. La fin du schisme Les deux pays vont tenter de relancer la coopération bilatérale, interrompue en 1987.

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publié le 18 mai 1999 à 1h04

Vêtu comme tous les pèlerins de deux chemises blanches sans

coutures, le président iranien s'est agenouillé hier pour une longue prière sur la place de La Mecque, protégée par des centaines d'officiers de sécurité saoudiens en uniforme de camouflage. L'événement est historique. En 1987, au même endroit, un affrontement meurtrier entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes avait fait 402 morts et l'ayatollah Khomeiny avait juré que jamais il ne pardonnerait ce bain de sang au roi Fahd. Depuis, les relations entre les deux grands pôles du monde islamique, l'Iran chiite et l'Arabie sunnite, étaient rompues.

C'est dire l'importance symbolique de la visite entamée samedi soir par Mohammed Khatami en Arabie Saoudite, la première d'un président iranien dans le pays depuis la révolution islamique de 1979. Manifestement prêt à oublier la malédiction lancée sur lui par Khomeiny, le roi Fahd a déclaré, dès dimanche en recevant son hôte, que les portes de son royaume étaient «grandes ouvertes pour développer et renforcer les relations entre les deux pays dans l'intérêt des deux peuples et de la nation islamique». Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud al-Fayçal, s'est déclaré, lui, «heureux de cette visite historique» et n'a pas hésité à en espérer publiquement «un surcroît de coopération» bilatérale. Le président Khatami, qui est suivi d'une importante délégation, apporterait dans ses bagages «une vingtaine de projets de coopération», estime l'expert Pierre Terzian, dire