Jérusalem envoyé spécial
Par des tirs de roquettes sur la Galilée, les guérilleros du Hezbollah libanais ont rappelé, à peine quelques heures après son élection, au nouveau Premier ministre israélien qu'il allait diriger un pays toujours en état de guerre. Quatre personnes ont été blessées et quatre bâtiments endommagés. Les tirs ont obligé les habitants de Kiryat Shmona à se réfugier dans les abris. Le Hezbollah agissait en représailles à un bombardement israélien survenu lundi. La ville prise pour cible par les islamistes n'avait peut-être pas été choisie au hasard: elle avait accueilli peu avant le quartier général de campagne du Parti travailliste. Mais la vraie soirée, celle-ci populaire et enfiévrée, s'était surtout déroulée sur la place Yitzhak-Rabin à Tel-Aviv, où plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient venues chanter et danser. Ehud Barak y est venu lui aussi. Et ses premiers mots ont été pour célébrer la mémoire de son prédécesseur, assassiné à cet endroit. «Je suis venu ici où nos coeurs furent brisés. Je suis venu vous jurer, citoyens d'Israël, que nous sommes à l'aube d'un nouveau jour.» Il a aussi parlé de paix: «Nous atteindrons la paix, non par la faiblesse mais par la force, et en nous sentant en sécurité, ce ne sera pas la paix aux dépens de la sécurité mais la paix qui apporte la sécurité.» Il a promis de parvenir à un accord final avec les Palestiniens préservant l'unité de Jérusalem et de conserver la plupart des colonies juives de Cisjordani