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Libération

La politique cède le pas à la société. Les partis représentant des minorités ou des intérêts particuliers progressent tous.

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publié le 19 mai 1999 à 0h59

Jérusalem de notre correspondant

Ehud Barak se présente comme le grand réconciliateur d'un pays déchiré. «J'ai l'intention d'être le Premier ministre de tous" Quelles que soient nos différences d'opinion, nous sommes frères», déclarait-il, une fois les premiers résultats définitifs connus. Dans sa bouche, ce n'est pas seulement l'éternel voeu pieux du vainqueur. Après quatre années noires marquées par l'assassinat de Rabin et le redoublement des haines et des passions, «il veut trouver la superglu capable de recoller les morceaux laissés par Netanyahou», explique Akiva Eldar, le commentateur du quotidien Ha'aretz.

Il dispose de sérieux atouts. Avec 56% des suffrages, il peut se prévaloir d'une assise dont ni Netanyahou ni ses prédécesseurs travaillistes ne bénéficiaient. Mieux, il échappe aux attaques à connotation raciste dont Rabin et Pérès étaient l'objet à chaque fois qu'ils signaient des accords de paix. La droite nationaliste mettait en doute leur légitimité du fait de leur dépendance à l'égard du vote arabe. Pour la première fois depuis 1977, un leader de gauche jouit d'une majorité juive. Dans ce seul secteur, Ehud Barak a trois points d'avance sur son adversaire.

Il mord sur toutes les couches de la population, à l'exception du monde «haredi». Les Craignant Dieu sont les seuls à être restés unanimement fidèles à Netanyahou. Partout ailleurs, la gauche progresse. Même chez les colons. L'un de ses principaux dirigeants, Israël Harel, a ainsi voté pour un homme qui n'ex