Pékin de notre correspondante
Un calme apparent est revenu en Chine, une semaine après les grandes manifestations anti-occidentales qui avaient secoué toutes les grandes villes du pays, et l'heure est maintenant au bilan. Paradoxalement, les relations sino-américaines risquent d'être modérément affectées par ces événements. Depuis l'automne dernier, Washington et Pékin traversaient déjà une période de très forte tension. Les sujets de confrontation se multipliaient, renforcés par plusieurs affaires d'espionnage. La Chine a suspendu les conversations sur les droits de l'homme, la coopération militaire et le désarmement, les trois domaines les plus litigieux. Sans pour autant couper les ponts, car la direction chinoise est bien convaincue de la nécessité d'entretenir des liens économiques avec les Etats-Unis pour servir son propre développement.
C'est à moyen terme que l'impact devrait se faire sentir: pour l'instant, à Pékin, les restaurants McDonald font de nouveau salles combles. Dans la communauté d'affaires, les contrats et négociations en cours se poursuivent, mais la fébrilité chinoise a refroidi les investisseurs étrangers, déjà rendus prudents ces derniers mois par la crise asiatique. Cette situation va renforcer le ralentissement économique, sensible depuis l'année dernière, et le chômage. Mémoire collective. Mais c'est surtout au niveau de l'impalpable, le climat de confiance qui s'établissait pierre par pierre, depuis dix ans, entre étrangers et Chinois, que les sé