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Libération

GUERRE AU KOSOVO. L'Italie vote pour une suspension des raids,Massimo D'Alema parvient à nuancer la motion parlementaire de gauche.

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publié le 20 mai 1999 à 1h06

Rome de notre correspondant

Sans rompre avec ses alliés de l'Otan, l'Italie fait de plus en plus sentir sa différence. Hier, à la suite d'un débat parlementaire, la majorité de centre-gauche a ainsi approuvé une motion invitant le gouvernement de Massimo D'Alema à promouvoir une initiative internationale visant «à l'approbation par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution sur le Kosovo contenant les points indiqués au cours de la réunion du G8». Mais surtout, dans cette optique, les parlementaires italiens ont ouvertement demandé une «suspension des bombardements».

Large majorité. Précisément, le document stipule que l'arrêt des frappes doit permettre «la convocation du Conseil de sécurité sur la base d'une résolution négociée». En substance, la motion approuvée par une large majorité (301 voix pour, 201 contre), avec la bénédiction du gouvernement, indique que, dès que la Chine et la Russie auront donné leur accord pour un vote du texte du G8 à l'ONU, les frappes de l'Otan devront s'interrompre. A l'origine de la motion, la gauche des DS (le parti du président du Conseil), les communistes italiens, et les Verts qui participent au gouvernement, rejoints par Refondation communiste, souhaitaient, eux, que la cessation des bombardements soit préalable à l'accord avec la Chine et la Russie afin justement de favoriser l'adhésion de Pékin et Moscou. Mais le président du Conseil Massimo D'Alema a rejeté cette hypothèse: «Une trêve unilatérale qui n'amorcerait pas un processus