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Libération

L'armée suédoise se sabordeUn projet de restructuration risque de supprimer plus de la moitié des effectifs militaires.

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publié le 20 mai 1999 à 1h06

Stockholm de notre correspondant

«Un massacre à la tronçonneuse!» La Fédération des officiers suédois s'en étouffe presque d'indignation et fronde ouvertement Owe Wiktorin. Celui-ci, commandant en chef des armées, a remis mercredi au gouvernement suédois son projet de restructuration de la défense nationale. En gros, plus de la moitié de l'armée suédoise pourrait être amenée à disparaître. Unités, état-major, écoles, rien ne sera épargné si sa proposition, qui sera discutée en novembre devant le Parlement, est acceptée.

Angélisme des politiques. En début d'année, le gouvernement social-démocrate, aidé par les centristes (ex-agrariens) et influencé par les Verts et le parti de gauche, avait annoncé la couleur: d'ici à dix ans, la Suède ne devrait pas être exposée à une situation menaçante. Conséquence, de 2002 à 2004, le budget de la défense, actuellement de 28 milliards de francs, sera réduit de 10% par an, soit au total une réduction de 8,4 milliards de francs à verser au profit du secteur des soins. Citant le Kosovo, Owe Wiktorin a toutefois tempéré l'angélisme des politiques. Conflits régionaux et augmentation de la pauvreté sont des sources potentielles d'instabilité pour la Suède aussi, a-t-il précisé.

Quoi qu'il en soit, pour respecter son cadre budgétaire, le commandant en chef des armées n'a pas fait dans la nuance. Plutôt que d'enlever quelques millions çà et là, il a décidé de bâtir la stratégie de défense autour du Jas 39 Gripen, un avion de chasse de la dernière