Moscou de notre correspondant
Proposée par Boris Eltsine, la candidature au poste de Premier ministre de Sergueï Stépachine a été approuvée hier par la Douma (Chambre basse du Parlement). Si le vote concernant l'impeachment, samedi, avait échauffé les esprits et alimenté un certain suspense, il n'en était rien hier. N'ayant aucunement le profil jeune loup libéral à la Kirienko ou à la Tchoubaïs, le candidat, ministre de l'Intérieur du gouvernement Primakov, n'a pas suscité le moindre «niet» de la part des communistes (majoritaires avec les nationalistes à la Douma), pourtant marris du limogeage de Primakov et vaincus dans leur assaut pour destituer l'ennemi Eltsine. A 13 h 30, le tableau électronique de la Douma affichait un score à peine honorable: 298 voix pour c'est moins que pour Primakov à l'automne, mais plus que pour Kirienko au printemps dernier.
Au lendemain du limogeage de Primakov, personne ne donnait guère de chances à la mise en orbite de Stépachine. Mais Eltsine connaît bien ses anciens collègues des Komsomols et du PCUS. Il avait parié qu'ils n'iraient pas au bout de leur bras de fer, que le «réalisme» triompherait. Le «vieux» ne s'est pas trompé. Dès samedi soir, les communistes laissaient entendre par la voix de Guennadi Seleznev, le président de la Douma, que Stépachine ne suscitait «aucune allergie» chez les députés. Aucun amour non plus. Le mariage est de raison.
C'est que les députés comptent rester en poste jusqu'aux législatives de décembre, continuan