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Libération

L’ex-numéro 2 du PKK condamné à mort. Semdin Sakik, qui a collaboré avec la justice turque, ne devrait pas être exécuté.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

Istanbul de notre correspondant

L'homme que la Cour de sûreté de l'Etat de Diyarbakir a condamné hier à la peine de mort était promis au même sort par Abdullah Öcalan, le leader du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qui lui reprochait son manque de résultats sur le terrain. En mars 1998, Semdin Sakik avait fait sécession de ce parti armé dont il dirigeait, depuis des années, les opérations militaires. Pour échapper à l'exécution, il s'était alors mis sous la protection des miliciens du Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani, dans le nord de l'Irak. C'est là qu'un commando de l'armée turque l'enlève, le 13 avril 1998.

L'opération «Chauve-souris» marque un «tournant dans la lutte contre le PKK», écrit alors Hasan Cemal dans le quotidien Sabah. On ne peut mieux dire. Semdin Sakik, 46 ans, déballe une foule d'informations sur la rébellion: son organisation, ses méthodes, ses soutiens et, bien sûr, son chef. Maintes fois donné pour mort, «le Malin sans doigt» ­ surnom qui lui vient d'un accident de tir au mortier ­ répond non seulement de ses actions meurtrières, mais surtout avec zèle aux interrogatoires des services de sécurité. Le PKK est sur le déclin, les dissensions minent sa direction, la capture de son chef militaire est une aubaine. Lors de l'ouverture de son procès, le 30 juin 1998, Sakik récuse tous ses avocats et décide de coopérer avec les autorités turques.

Accusé d'être à l'origine de la mort de quelque 300 personnes, pour moitié des civils, il nie