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Libération

La tournée africaine d'un enfant prophète

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A Dakar, Cheikh Sharifou, 5 ans, a fait un tabac au nom d'Allah.
publié le 21 mai 1999 à 1h07
(mis à jour le 21 mai 1999 à 1h07)

Dakar de notre correspondante

L'accueil, à Dakar, de Cheikh Sharifou a été princier. Dans un stade comble, un fauteuil doré, en style Louis XV revisité, l'attendait tel un trône, sur l'es-trade dressée au centre de la pelouse. Et quand Cheikh Sharifou est apparu, la foule l'a acclamé en scandant à l'unisson «Allahou Akbar» (Dieu est grand). Cheikh Sharifou n'est pourtant qu'un petit musulman de 5 ans. Mais il est considéré comme un enfant prodige.

«Il a prononcé le nom de Dieu à sa naissance, il s'est sevré lui-même à 2 mois et a récité le Coran à 4 mois», affirme Latif Guèye, qui a présidé à l'organisation de la visite au Sénégal du jeune Tanzanien. Et cela n'est pas tout. Outre le swahili, qui est sa langue maternelle, ce garçonnet qui n'est jamais allé à l'école parle couramment, assure-t-on, le français et l'anglais. Auréolé de tous ces dons, Cheikh Sharifou sillonne maintenant l'Afrique pour prêcher le «retour à Dieu». Après la Libye, le Bénin et la Côte-d'Ivoire, il est venu il y a dix jours au Sénégal, où la population est à 90% musulmane. Et il était très attendu. Avant même qu'il ne pose le pied sur le sol sénégalais, la presse en avait fait un événement.

Coups de ceinture. Quand le grand jour est arrivé, quand les Dakarois ont enfin pu aller voir de leurs propres yeux l'enfant, la tension était forte au stade Iba Mar Diop, rempli de quelque 12 000 personnes. La foule, un peu énervée par l'attente, se met tout d'abord à huer des femmes entrant tête nue, puis s'agite fi