Alger a renoué mercredi avec le terrorisme aveugle. Pour la première
fois depuis un an, une bombe a explosé dans la matinée devant un cinéma du quartier populaire de Bab el-Oued, faisant dix-sept blessés, dont deux sont dans un état grave. Quelques heures auparavant, dans la nuit de mardi à mercredi, sept personnes, dont six enfants, ont été égorgées dans le village de Bekkar, dans la région de Médéa.
Cet attentat et cette tuerie viennent rappeler que les violences continuent d'endeuiller l'Algérie. Certes, le terrorisme a été contenu dans les grandes villes, particulièrement la capitale, ce qui explique le choc créé par l'explosion de Bab el-Oued. Mais, en dépit de moments de répit relatif, les violences se poursuivent dans de vastes zones du pays, surtout à l'Ouest, mais aussi dans la Mitidja, la région de Blida ou près de Tizi Ouzou. Le terrorisme «n'est pas fini» même si sa capacité de nuisance a «énormément diminué», a commenté hier le ministre de l'Intérieur, en expliquant qu'il «reste à Alger un petit groupe de terroristes caché depuis quelque temps» et des «bandes éparpillées sur le territoire national».
Cette reprise de la violence dans la capitale survient dans un climat politique des plus singuliers, où nul ne sait si le gouvernement actuel inscrit son action dans la lignée du président sortant, Liamine Zeroual, s'il applique la politique de son successeur, Abdelaziz Bouteflika, ou s'il expédie les affaires courantes en attendant d'être remplacé après le sommet de l'