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Libération

GUERRE AU KOSOVO. A Cetinje, les Monténégrins se divisent. L'arrivée de réservistes yougoslaves provoque des remous.

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publié le 22 mai 1999 à 1h08

Plusieurs centaines de Monténégrins ont manifesté hier à Cetinje

contre le déploiement de réservistes et de pièces d'artillerie de l'armée yougoslave. Selon les autorités locales, 1 200 réservistes sont arrivés subitement en début de semaine dans cette ville.

Cetinje, envoyée spéciale.

Accrochée à ses montagnes, la tête dans les nuages, Cetinje, l'ancienne capitale royale monténégrine, paraît droit sortie d'une bande dessinée d'Hergé. Mais point de bon roi ni d'odieux chambellan. La ville, une bourgade de 12 000 habitants, a vocation de musée. Les anciens palais des princes et des rois, en fait de grosses villas cossues, et les élégantes maisons de ville qui, au début du siècle, ont abrité les légations étrangères, abondent de tableaux d'époque et accueillent étudiants en beaux-arts, en arts dramatique ou musique ainsi que bibliothèques spécialisées, archives ou offices de protection des monuments historiques.

Cafetier combattant. Privés d'intrigues de palais, mais alléchés par la rumeur de la naissance d'un mouvement de libération du Monténégro, les Tintin reporters de cette fin de siècle tombent sur Bobo, cafetier et «combattant pour la liberté du Monténégro». Cheveux ras, lunettes fumées, l'ancien handballeur devenu «homme d'affaires», n'oublie pas en entrouvrant son blazer d'en retirer un pistolet qu'il confie à ses serveurs. «Ça, c'est pour tous les jours, confie-t-il. Au cas où on me chercherait des noises.» Galvanisé par la présence des télévisions européennes, il assure