Alors que les raids s'intensifient, le Pentagone a durci le ton,
vendredi, en affirmant que «l'Otan doit être ouverte à d'autres possibilités que les frappes aériennes car personne ne peut garantir à ce stade que la campagne aérienne produira tous les objectifs d'ici à l'automne». Le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Wesley Clark, a rencontré à Washington le secrétaire américain à la Défense, William Cohen. Lors de ces entretiens, selon un porte-parole, Wesley Clark a évoqué les «types de mesures [qui] devraient être prises» si l'Otan devait «poursuivre différentes options au sol». Le Pentagone souhaiterait en effet renforcer dans les plus brefs délais les forces au sol dans les Balkans afin d'être prêt dans tous les cas de figure: accord de paix ou intensification des combats. Cette menace à peine voilée d'un recours à un type d'intervention terrestre vise apparemment à accroître la pression sur Belgrade, alors que les diplomates cherchent une issue politique au conflit.
L'aviation de l'Otan a bombardé vendredi une prison au Kosovo, faisant des victimes parmi le personnel et les détenus. Selon des sources serbes, il y a eu deux frappes, à deux heures d'intervalle, contre cette prison située à Istok, à l'ouest du Kosovo, qui ont fait 19 morts, dont le gouverneur adjoint du pénitencier. Un correspondant de l'AFP sur place a affirmé avoir vu neuf cadavres. Un raid avait déjà touché mercredi le même établissement, faisant deux morts parmi les détenus.
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