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Libération

Les années de plomb reviennent hanter l'Italie. Le pays atterré après le meurtre revendiqué par les Brigades rouges.

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publié le 22 mai 1999 à 1h08

Le sigle, l'étoile à 5 branches dans un cercle, et la signature

«Brigades rouges pour la construction du parti communiste combattant», sont les mêmes que pendant les «années de plomb», entre 1970 et 1987, quand les terrorismes d'extrême droite puis d'extrême gauche firent près de 400 victimes en Italie. La rhétorique non plus n'a pas changé, avec sa langue de bois paléo-marxiste dénonçant dans un communiqué de 28 pages dactylographiées «l'Etat impérialiste» mais aussi le gouvernement de Massimo D'Alema (DS, démocrates de gauche ex-communistes) «traître aux idéaux de la gauche» et «la folle guerre impérialiste contre le peuple yougoslave». Au lendemain de l'assassinat de Massimo D'Antona, 51 ans, conseiller du ministre du travail Antonio Bassolino, abattu à Rome jeudi à l'aube au pied de son immeuble, l'Italie stupéfaite a l'impression de replonger dans les moments les plus tragiques de son histoire récente. «Impérialisme». La victime, juriste et ancien communiste, membre du bureau juridique de la CGIL (la CGT italienne) était un très utile médiateur du gouvernement pour les négociations sociales. Il fut notamment l'un des artisans du pacte social de décembre 1998. C'est pour cela qu'il a été choisi pour cible afin de frapper symboliquement une politique où selon le communiqué brigadiste «les finalités sociales coïncident structurellement avec la finalité de la fraction dominante de la bourgeoisie impérialiste».

Petit groupe isolé ou déjà véritable organisation, ce nouveau ter